Par définition, l’inondation est un phénomène naturel traduisant une submersion temporaire de terres émergées par l’eau. L’aléa inondation est défini par une occurrence et une intensité donnée. Il est souvent caractérisé par la hauteur de submersion, la vitesse d’écoulement et la durée de submersion. Différents facteurs naturels et anthropiques ont une influence sur les inondations et leur intensité (la pluviométrie, la topographie, la nature et l’occupation des sols…). Les spécificités climatiques et les caractéristiques physiques locales (épisodes pluvieux intenses à l’automne et au printemps notamment, relief prononcé bordant la plaine du Roussillon, présence de sols peu perméables…) rendent le territoire particulièrement vulnérable aux inondations. Le développement conséquent des surfaces artificialisées au cours des dernières décennies, principalement dans la plaine du Roussillon, renforce cette vulnérabilité (urbanisation de zones d’expansion de crues, aménagement sur les cours d’eau, imperméabilisation des sols…).

De manière générale, trois types d’inondations peuvent se manifester sur le territoire :

  • L’inondation par débordement de cours d’eau ; Elle correspond sur le territoire à une crue dite « rapide » ou « semi-rapide » caractérisée par une montée rapide des eaux et des vitesses d’écoulement élevées. Lorsque des précipitations intenses tombent sur les reliefs, les eaux de ruissellement se concentrent rapidement dans les cours d’eau qui dévalent les pentes et sont à l’origine de crues. La brutalité des crues et la difficulté de prévision des évolutions météorologiques rendent ces inondations particulièrement dangereuses.
  • L’inondation par submersion marine ; Elle se traduit par une inondation des zones côtières émergées par les eaux marines lors de conditions météorologiques extrêmes (forte houle, vent violent, tempête…). L’érosion du littoral contribue aussi à accroître la vulnérabilité du territoire littoral à la submersion marine, notamment lors de tempêtes où ces deux phénomènes sont étroitement liés.
  • L’inondation par ruissellement pluvial ; Ces dernières décennies ont été marquées par une large expansion des zones urbanisées. L’imperméabilisation des sols due aux aménagements (bâtiments, routes…) limite l’infiltration des eaux et accentue le ruissellement. Ce phénomène peut occasionner la saturation et le refoulement des réseaux d’assainissement des eaux pluviales et engendrer de fait des écoulements de surface plus ou moins importants, souvent localisés en zone urbaine.

Aussi, pour contenir les inondations, des digues ont par endroits été édifiées le long des cours d’eau. Ces ouvrages de protection conférant un faux sentiment de sécurité sont susceptibles de rompre et alors d’engendrer la propagation d’une vague de submersion souvent dévastatrice.

Différents phénomènes d’inondation peuvent se dérouler de manière concomitante, ce qui est susceptible d’accroître l’aléa localement. Pour exemple, les tempêtes marines et les inondations fluviales étant en partie provoquées par les mêmes phénomènes météorologiques, les inondations par débordement des cours d’eau et par submersion marine peuvent être simultanées.

De plus, lors de forts coups d’Est, le bon écoulement des eaux fluviales vers la mer peut être perturbé. Le risque de débordement des cours d’eau concernés est alors potentiellement accru.

Le risque inondation correspond à la confrontation en un même lieu géographique d’un aléa, c’est-à-dire un événement d’inondation potentiellement dangereux, avec des enjeux susceptibles de subir des dommages ou des préjudices. Ces enjeux peuvent être humains, économiques, culturels ou environnementaux.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Directive Inondation, l’identification du Territoire à Risque Important (TRI) d’inondation Perpignan/Saint-Cyprien est révélatrice de l’importance du risque sur le territoire. Bien que les enjeux soient divers et nombreux, la forte présence humaine au niveau de l’agglomération perpignanaise et les enjeux liés à l’économie touristique sur le littoral constituent les principaux facteurs de vulnérabilité du territoire (personnes, habitations, infrastructures, équipements…).

(Illustration : source ©AURCA 2021)